Pierre Faure - France périphérique
Lauréat de la bourse pour la photographie sociale 2025
La bourse pour la photographie sociale 2025 a été décernée à l'unanimité à Pierre Faure afin de lui permettre de poursuivre son projet « France périphérique » entamé en 2015, pour lequel il parcourt l’ensemble du pays, consacrant environ une année à chaque région, et 150 jours par an.
« Je documente depuis dix ans les franges les moins aisées de la société française, en couvrant l’ensemble du territoire à l’exception des grandes villes. Je souhaite par ce témoignage rendre visibles et concrètes les conditions de vie d’une partie des habitants du pays. Que des visages se substituent aux statistiques afin d’apporter au public des éléments de sensibilisation et de compréhension. »


Ces deux sœurs vivent avec leurs fils. Ils ont fait le choix de convertir l’exploitation familiale en bio. Le retard des subventions (bio) les met en grande difficulté.
Hauts de France, 2018.
© Pierre Faure
Le titre « France Périphérique » est emprunté à l’ouvrage éponyme du géographe Christophe Guilluy qui aborde les problématiques politiques, sociales et culturelles de la France contemporaine par le prisme du territoire. Il s’intéresse à l’émergence d’une « France périphérique » qui s’étend des marges périurbaines les plus fragiles des grandes villes jusqu’aux espaces ruraux en passant par les petites villes et villes moyennes. Il souligne que désormais 60 % de la population — et les trois quarts des nouvelles classes populaires — vivent dans cette « France périphérique », à l’écart des villes mondialisées.
« J’ai entamé ce travail en 2015, après trois années passées à documenter l’extrême précarité (bidonville tzigane en 2012, CHU et CHRS en 2013 et 2014). J’ai commencé par rencontrer des personnes en difficulté avant d’ouvrir le champ au fil des rencontres. Je m’intéresse désormais aux classes populaires et moyennes.
Tous mes projets s’inscrivent sur le long terme et l’écoute y joue un rôle capital, il y a un tel besoin d’être entendues chez ces personnes. Je m’intéresse au parcours de chaque interlocuteur afin de comprendre sa situation, cela se fait au travers de «discussions libres» (je n’enregistre, ni ne prends de notes sur le moment).
Cette durée me permet d’établir des relations de confiance et de faire des photos porteuses de nos échanges où l’indicible et le mystère affleurent. La rencontre de l’autre, le questionnement à l’autre constitue un des axes de mon travail. »


A Rambervillers, commune située dans les Vosges, un habitant sur trois vit sous le seuil de pauvreté (INSEE, 2019).
Vosges, 2020.
© Pierre Faure
« Depuis le début je me suis intéressé aux personnes vivant des situations difficiles mais ma photographie ne se borne pas à enregistrer des informations relatives à ces conditions de vie. Au-delà du constat documentaire, c’est bien la condition humaine qui constitue ma matière photographique, avec tout ce que cela comporte de mystère, de zone d’ombre et d’éclat. »


Ce garçon vit avec son père dans une maison insalubre en pleine campagne. Bien qu’il soit scolarisé cet éloignement l’empêche d’avoir une vie sociale normale.
Côtes d’Armor, 2019
© Pierre Faure
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